par Floris Lambrechts <floris(at)linuxfocus.org>
L´auteur:
Je suis l'éditeur principal de LinuxFocus/Hollande depuis plusieurs années.
J'étudie pour devenir 'ingénieur en électronique industrielle' à Leuven, en
Belgique et je "perds" mon temps à jouer avec Linux, PHP, XML et LinuxFocus,
tout en lisant des livres de Stephen Hawking et (en ce moment:)
de Jef Raskin, 'L'Interface Humaine'.
Traduit en Français par:
Georges Tarbouriech <georges.t(at)linuxfocus.org>
Sommaire:
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Découvrir XML
Résumé:
Voici une brève introduction à XML. Vous y rencontrerez Eddy le chat meta, la
police de la syntaxe XML, et quelques DTD. Ne vous inquiétez pas, nous allons
expliquer ;-)
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Introduction
Durant l'été 2001, quelques uns des éditeurs de LF se sont retrouvés à Bordeaux
pendant le LSM. De nombreuses discussions au
sein du groupe documentation du LSM ont porté sur le même sujet : XML.
De longues (et plaisantes) heures ont été passées à expliquer ce qu'est vraiment
XML, à quoi il sert et comment l'utiliser. Au cas où vous seriez intéressés,
c'est exactement ce que cet article va essayer d'aborder.
J'aimerais remercier Egon Willighagen et Jaime Villate de m'avoir amené à XML.
Cet article repose en grande partie sur le travail de Jaime, que vous trouverez
dans la rubrique liens en bas de page.
Qu'est-ce que XML
Nous les "besogneux" en documentation, savions tous plus ou moins ce
qu'était XML. Après tout, sa syntaxe est très semblable à celle du HTML et ce
n'est rien qu'un autre langage à balises tel que le SGML et (encore) le HTML,
d'accord ? D'accord. Mais c'est quand même un peu plus.
XML possède certaines propriétés qui en font un "manipulateur" de données
utilisable pour presque tout. Il semble être capable de gérer les choses les
plus complexes tout en restant lisible à l'oeil humain et facile à analyser dans
des programmes. Comment est-ce possible ? Penchons-nous sur ce langage étrange.
Eddy, le chat meta
Tout d'abord, XML est un langage à balises. Les documents écrits dans
un langage à balises contiennent essentiellement deux choses : des
données, et des meta-données.
Si vous savez ce qu'est exactement une donnée, prévenez-moi, mais en attendant,
parlons de la meta-donnée ;). Pour faire simple : la meta-donnée est une
information supplémentaire qui ajoute un contexte ou une signification
particulière à une donnée. Un exemple : prenons la phrase
'Mon chat s'appelle Eddy'. Un humain tel que vous sait que 'chat'
est le nom d'une espèce animale, et 'Eddy' le nom de l'animal.
Toutefois, les programmes d'ordinateurs ne sont pas humains et ne savent pas tout
ça. Nous utilisons donc des meta-données pour ajouter un sens à la donnée (grâce
à une syntaxe XML, bien sûr !) :
<sentence>
Mon <animal>chat</animal>
s'appelle <name>Eddy</name>.
</sentence>
Maintenant, même un programme bête peut dire que "chat" est une espèce et que
'Eddy' est un nom. Si nous voulons un document dans lequel tous les noms sont
écrits en bleu, et toutes les espèces en rouge, XML nous rend les choses très simples.
Rien que pour le plaisir, voici ce que nous obtiendrions :
Mon chat s'appelle Eddy.
Maintenant, nous pouvons théoriquement écrire les informations de mise en page
(les couleurs dans notre cas) dans un fichier séparé, nommé feuille de style.
En faisant cela, nous séparons en réalité l'information de mise en page du
contenu, chose considérée par certains comme le Saint Graal de la création de
sites web. Jusque là, nous n'avons rien fait d'extraordinaire : les langages à
balises ont été conçus pour ajouter des meta-données. Alors, qu'est-ce qui rend
le XML si particulier ?
La police de la syntaxe
Tout d'abord, XML a une syntaxe très stricte. Par exemple, en XML toute
<balise> doit avoir une </balise> fermante. [ Note: il est un peu idiot
d'écrire
<tag></tag> lorsqu'il n'y a rien entre les
deux, vous pouvez donc écrire <tag /> et ainsi
économiser une ou deux minutes de votre vie].
Une autre règle stipule que vous ne pouvez pas mélanger les balises. Les balises
doivent être fermées dans l'ordre inverse de leur ouverture. Quelque chose comme
ce qui suit est impropre :
<B> texte en gras <I> texte en gras et en italique
</B> texte en italique </I>
Les règles de syntaxe spécifient que vous devez fermer la balise </I> avant de fermer la balise </B>
Sachez aussi que tous les éléments d'un document XML doivent être écrits entre
des balises (sauf les deux balises externes, bien sûr !). C'est pourquoi, dans
l'exemple ci-dessus, nous avons écrit les balises
<sentence> autour de la phrase. Sans elles,
certains mots de la phrase ne seraient pas inclus entre balises, et ça, comme
beaucoup d'autres choses, rend folle la police de la syntaxe.
La police de la syntaxe de Mozilla au travail...
Mais une police forte a ses avantages : elle fait régner l'ordre. Puisque le XML
applique des règles de syntaxe très stricte, les programmes peuvent le lire
facilement. De même, les données de vos documents XML sont très structurées, ce
qui les rend faciles à lire et à écrire.
De fait, la structure du XML rend même possible l'écriture de bases de données
(essayez donc avec du HTML ! :p). C'est exactement ce qu'Egon Willighagen a
réalisé pour l'équipe Hollandaise de LinuxFocus et son article sur le sujet est
disponible à partir des liens en bas de page.
Si vous parvenez à devenir amis avec les vérificateurs de syntaxe, il y aura
même des cas où vous pourrez laisser la police faire le travail à votre place.
Mais pour cela, vous devrez être malins dans la manière d'utiliser une DTD...
La DTD
Dans notre exemple ci-dessus, 'Eddy, le chat meta', nous avons inventé nos
propres balises XML. Bien évidemment, un acte aussi créatif est intolérable pour
la police ! Les "hommes en bleu" veulent savoir ce que vous faites, comment,
quand et (si possible) pourquoi. Pas de problème, vous pouvez tout expliquer
grâce à la DTD...
Une DTD vous permet "d'inventer" de nouvelles balises. En réalité, elle vous
permet d'inventer de véritables nouveaux langages, tant que vous respectez la
syntaxe XML.
La DTD, ou Document Type Definition (Définition de Document
Type), est un fichier qui contient la description d'un langage XML. C'est en
fait, une liste de toutes les balises, de tous leurs attributs
et de toutes leurs combinaisons envisageables. La DTD décrit ce qui est
réalisable et ce qui ne l'est pas dans votre langage XML. Ainsi, lorsque nous
parlons d'un 'langage XML', nous discutons en réalité d'une DTD spécifique.
La police au travail
Parfois, la DTD va vous forcer à faire quelque chose dans un endroit
précis. Par exemple, la DTD peut vous contraindre à inclure une balise contenant
le titre du document. Ce qui est très bien à ce sujet, c'est qu'il existe des
logiciels (un module emacs, par exemple), capables d'écrire automatiquement les
balises requises.
De cette manière, certaines parties de la structure de votre document sont
remplies automatiquement. La syntaxe étant si stricte et bien définie, la DTD
peut vous guider tout au long de l'écriture d'un document. Et lorsque vous
faites des fautes, comme d'oublier de placer une balise de fin, la police est là
pour vous en informer. Tout compte fait, les flics ne sont pas 'fous' du tout;
si dans la vie réelle les flics disent 'Vous avez le droit de vous taire', la
police du XML vous informe amicalement d'une 'erreur de syntaxe @ la ligne xx :
'... :)
Et pendant que la police fait tout ce travail à votre place, vous, vous pouvez
continuer et vous concentrer sur le contenu.
L'amalgame
Une des caractéristiques essentielles du XML est son aptitude à utiliser
plusieurs DTD en même temps. Ca signifie que vous pouvez mêler différents types
de données dans un document.
Cet 'amalgame' est effectué par les "namespaces" (zones de nommage) de xml.
Par exemple, vous pouvez inclure la DTD Docbook dans votre document .xml (par le
préfixe 'dbk' dans l'exemple qui suit).
Toutes les balises Docbook sont alors prêtes à être utilisées dans votre
document sous cette forme (voici une balise docbook
<une balise>):
<dbk:une balise> quelques mots </dbk:une balise>
Grâce au système de zone de nommage, vous pouvez utiliser toutes les balises et
tous les attributs de n'importe quelle DTD xml. Ceci ouvre un monde de
possibilités comme nous allons le voir dans le chapitre suivant...
Les DTD disponibles
Voici une petite collection de DTD déjà utilisées (au moins en partie).
- Docbook-XML
Docbook est un langage destiné à écrire des documents structurés, tels que
des livres et des articles.
Mais il est également utilisé pour beaucoup d'autres choses. Docbook est une DTD
SGML, mais il en existe aussi une très populaire version XML. C'est l'une des
plus répandues DTD XML.
- MathML
MathML est le Mathematical Markup Language (Langage Mathématique à Balises),
qui est utilisé pour décrire des expressions et des formules mathématiques.
C'est vraiment l'outil idéal pour le monde des maths. Les chimistes n'ont pas à
être jaloux de leurs collègues matheux; pour eux, il existe CML, ou Chemical
Markup Language. A noter : Mozilla 1.0 supporte MathML par défaut.
- RDF
RDF est le Resource Description Framework (Environnement de Description de
Ressource). Il est destiné à encoder et à réutiliser des meta-données; en
pratique, il est souvent utilisé sur des sites web pour informer d'autres sites
des nouvelles qu'ils proposent. Par exemple, le site Hollandais
linuxdot.nl.linux.org
se sert du fichier RDF d'autres sites pour afficher ses propres nouvelles.
Les sites de nouvelles les plus populaires (tels que Slashdot) proposent un
fichier RDF vous permettant de copier leurs nouvelles dans un cadre de votre
page personnelle.
- SOAP
SOAP signifie Simple Object Access Protocol. C'est un langage utilisé par
des processus pour communiquer entre eux (échanger des données et exécuter des
appels distants - RPC). Avec SOAP, les processus peuvent communiquer à distance,
en utilisant par exemple le protocole http (internet). Atif, ici à LF, peut vous
en dire beaucoup plus; voir les liens :-)
- SVG
Scalable Vector Graphics. Le trio PNG, JPEG2000 et SVG est susceptible de
représenter le futur de l'imagerie sur le web. PNG remplacera GIF (moins de
perte de qualité pour les bitmaps compressés avec transparence), et JPEG2000
pourrait remplacer le .jpg d'aujourd'hui (bitmaps avec un degré de perte de
qualité paramétrable à la compression).
SVG n'est pas un format d'image bitmap mais un format vectoriel, c'est-à-dire
que les images ne sont plus représentées par des pixels mais par des formes
géométriques (lignes, carrés,...). SVG possède également des fonctions de script
et d'animation, pouvant ainsi être comparé d'une certaine manière au Flash de
Macromedia. Vous pouvez utiliser du JavaScript dans les fichiers .svg, et grâce
à lui vous pouvez écrire du code .svg. Plutôt souple, non ?
Mais svg est relativement nouveau; pour le moment il n'existe qu'un seul plugin
SVG de qualité pour les navigateurs, qui nous vient d'Adobe et ne concerne que
les plates-formes Windows et Mac. Mozilla travaille sur un "viewer" SVG intégré,
mais il n'est pas encore terminé et vous devez télécharger une version du
navigateur spécialement compilée pour la circonstance afin de pouvoir
l'utiliser.
NOTE: les fichiers .svg peuvent devenir très gros et c'est
pourquoi vous trouverez souvent des fichiers .svgz. Ce sont des versions
compressées par l'algorithme gzip.
- XHTML
XHTML est la variante XML du HTML 4.01. En raison de la syntaxe stricte de
XML, il y a quelques différences - certaines choses réalisables en HTML ne le
sont plus en XHTML. Pourtant, une page écrite en XHTML est aussi une page HTML
valide. Le programme HTML tidy est capable de convertir vos pages HTML
existantes en XML.
- Les autres
De nombreux nouveaux formats de fichier utilisent XML, souvent en combinaison
avec une compression .gz ou .zip. Un exemple : les formats de fichier de KOffice
sont des DTD XML. C'est très pratique puisque ça permet à l'utilisateur de mêler
les fonctionnalités de différentes applications dans un seul document. Par
exemple vous pouvez écrire un document KWord en y insérant un graphe de KChart.
Liens
Le W3C, ou World Wide Web Consortium
Des informations sur XML, MathML, CML, RDF, SVG, SOAP, XHTML, namespaces...
www.w3.org
Quelques travaux de Jaime Villate (vous aurez peut-être besoin d'un logiciel de
traduction en ligne pour lire les deux premiers :)
Introduction à
XML(Espagnol)
Comment
générer du HTML avec XML(Espagnol)
LSM-slides
HTML tidy, le programme :
www.w3.org/People/Raggett/tidy
Docbook
www.docbook.org
Projet SVG de Mozilla.org
www.mozilla.org/projects/svg
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